OPPOSITION ET ELECTIONS : « MATTHIEU 7-7 »…

Martin Fayulu, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi (et sa constellation G7-Ensemble), Freddy Matungulu, JP Bemba et Adolphe Muzito, d’une part, et Marie Josée Ifoku, Sylvin Maurice Masheke, Théodore Ngoy, Yves Mpunga, Gabriel Mokia, Seth Kikuni et Radjabo Tebaro Soborabo, d’autre part, se meuvent désormais en ordre disparate à la veille d’une visite, ce jeudi, d’une mission du Conseil de sécurité à Kinshasa. A la veille aussi d’une réunion, ce même jeudi, de la CENI avec tous les candidats à la présidentielle… Rendez-vous électriques pour une opposition en perpétuel ancrage dans le disparate…

Après les sept patrons opposants de la place Triomphal samedi dernier, voici 7 nouveaux patrons. Si hier, Martin Fayulu, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi (et sa constellation G7-Ensemble), Freddy Matungulu, JP Bemba et Adolphe Muzito ont rappelé leur antienne à 9 points sur la machine à voter et les électeurs sans empreintes digitales tout en surfant sur la thèse hypothétique d’une candidature commune, un nouveau groupe de candidats vient de se constituer avec son agenda.

En effet, Marie Josée Ifoku, Sylvin Maurice Masheke, Théodore Ngoy, Yves Mpunga, Gabriel Mokia, Seth Kikuni et Radjabo Tebaro Soborabo se sont produits hier devant la presse pour proposer, à leur tour, leur agenda : retrait de la garde militaro-policière à leur concurrent Ramazany Shadary et retour au bulletin papier au détriment de la machine à voter. Mais à la différence des 7 candidats de Bruxelles/Triomphal, les 7 nouveaux patrons semblent s’inscrire au sein des institutions que rejettent les 7 premiers.

Ils responsabilisent, en effet, le Gouvernement, la CENI et (tout nouveau) le CNSA qui, selon eux, doivent constituer une « commission technique » pour s’activer rapidement à « vérifier le processus d’impression du bulletin papier de vote ». Sans quoi, toujours selon Ifoku, Kikuni et alii, le trio institutionnel ciblé porterait «la responsabilité de tout report du scrutin en cours, si ladite commission ne procédait, sans désemparer, à l’impression du bulletin de vote papier ».

Mais ce n’est pas tout. Tout en réclamant l’accès équitable de tous les candidats aux médias publics, les 7 candidats « pro-bulletin papier » exigent le retrait de la garde dont jouit l’un de leurs concurrents, à savoir Emmanuel Ramazani Shadary. A noter, ici, qu’après la publication de la liste définitive des 21 candidats à la présidentielle, le Gouvernement a prévu d’adjoindre à chacun d’entre eux 25 policiers pour leur protection.

Deux groupes de l’opposition viennent ainsi de se positionner, chacun avec son agenda du débat pré-électoral. Il reste alors 6 candidats pour faire le compte, en dehors du candidat unique (indépendant) issu de la majorité. Précision : ce dernier (qui fut également le tout dernier à déposer sa candidature) n’a pas encore dévoilé son projet de société.

Reste que les manœuvres parmi les candidats de l’opposition (ou, du moins, n’appartenant pas à la majorité encore aux affaires) se sont exprimé à la veille de l’arrivée, ce jeudi à Kinshasa, d’une mission du Conseil de sécurité. Leçon de la coïncidence : le discours de samedi dernier à Triomphal et celui de ce mardi rassemble une « opposition Matthieu 7-7 » tournée vers la consommation étrangère.

Dans ces conditions, la réunion de la CENI ce jeudi même avec tous les candidats à la présidentielle promet de finir en eau de boudin.

A suivre…

Jonas Eugène Kota

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